On le sait, beaucoup de sociétés qui revendiquent le label 100 % français font en réalité de la sous-traitance. Rien de tel chez Effet Passementeries : « nous faisons tout chez nous », déclare Marie-Hélène Foulon, dirigeante de la société,
« nous achetons notre fil, et nous le transformons du début à la fin ».
Fondée en 1850 sous le nom de Benoît Gonin, cette société familiale (et qui le restera) prendra son nom d’Effet Passementeries en 1997. L’équipe, composée de 17 personnes au total, est resserrée autour d’un noyau familial soudé : Marie-Hélène, son mari, l’ingénieux « géo trouvetout » qui se fait fort de trouver les solutions techniques pour donner corps aux idées des clients, et leurs deux filles, Emilie et Marion, qui ont créé cette année même, un département bijoux en passementerie dénommé Effet-Bijoux.
La société possède un parc de 300 machines, parmi lesquelles tricotines, retorderies, métiers à tresser actuels et anciens, machines crochet etc.
La diversité des métiers est impressionnante, et unique.
C’est la profession qui veut ça, étant donné la variété des articles que le terme de passementerie recouvre.
Mais c’est aussi que chez Effet Passementeries, on n’hésite pas à inventer des techniques exclusives, adapter, réinventer, améliorer les métiers, anciens et modernes, pour répondre à des demandes particulières
C’est le cas d’un certain métier à tisser sans ourdissage, permettant de réaliser de petites longueurs : il a été mis au point suite à la demande spéciale d’un client, et a permis d’élargir le spectre déjà fort vaste de l’outillage de l’entreprise.
Autre activité unique : le métier chenille. Une incroyable mécanique tout en longueur, d’une admirable précision malgré son aspect brinquebalant, et qui produit de la chenille à la lyonnaise. Cette chenille se distingue de la chenille à l’italienne par sa rondeur parfaite, là où l’italienne est aplatie (voir photos ci-contre). Très appréciée jusque dans les années quatre-vingt, la chenille à la lyonnaise a perdu du terrain dans l’habillement. Elle perdure pourtant dans le loisir créatif et pour les maquettes d’architecte. Un marché de niche donc, mais qui constitue une des exclusivités de la maison.
Effet Passementeries fait sans problème le grand écart entre l’outillage moderne, et la conservation des savoir-faire d’exception et des métiers anciens, le travail à la main et la commande numérique.
Dans l’atelier de tissage, les galons d’apparat côtoient les franges de carbone pour l’aéronautique.
A l’étage, des mains expertes s’activent pour confectionner des ceintures, des nœuds de chapeau et autres ornements, ou encore de petits sacs en passementerie dont raffolent les Japonaises.
Pendant ce temps, les machines débitent des passepoils, soutaches, tresses ou lacets de toutes les couleurs.
Chez Effet Passementeries, tout est soigné, et méticuleusement réalisé.
La société qui s’est toujours battue sur les terrains de la réactivité et de la qualité, s’adresse à une clientèle exigeante, haut de gamme et luxe.
Elle propose 14 000 références, toutes disponibles et reproductibles à l’identique. Même des années après, un client peut commander à nouveau un article sans aucun problème.
Ainsi, un grand couturier a redemandé certain galon ancien : pas de problème, le vieux métier de bois, seul capable de produire cet article, a été remis en service pour l’occasion. Rien d’impossible !
Vous avez dit Passementerie ?
Mais qu’est-ce que la passementerie au juste ?
Difficile de cerner le périmètre exact de cette profession.
L’étymologie relève l’action de « passer ». Manière de passer comme le suggère l’italien « passamaneria » ? ou passé à la main comme l’indique l’ancien mot espagnol « pasamano » ?..
« L’art de la passementerie trouve son origine dans la frange textile » nous enseigne le Dictionnaire des Textiles.
La passementerie englobe toute une série d’assemblage qui peuvent être tournés, tressés, nattés, noués, entrelacés.
En cela, on a pu dire qu’elle a inspiré la technique de la dentelle au fuseau.
Elle est également proche du macramé, et de l’art des noeuds.
Les passementiers fabriquent des ouvrages ornementaux de petite largeur, qui vont de l’accessoire de confection (galons, princesses, soutaches, retords, franges, tresses, dépassants, passepoils, lacets, brandebourgs, glands, crêtes, torsades, girolines, nœuds, bouffettes, pompons…) jusqu’au produit finis réalisés avec ces accessoires (pochettes, étuis, sacs, bijoux, ceintures…)
Tout cela s’adresse aux marchés de l’ameublement, de la décoration, de l’accessoire et de la mode, pour des articles raffinés, habillés et créatifs.