En cette période de crise constituée de multiples crises sectorielles non résolues, accompagnées d’un environnement médiatique qui nous sature d’informations négatives, pessimistes et déstabilisatrices sans nous laisser une possibilité d’amélioration où d’optimisme, l’environnement économique nous apparaît de plus en plus incertain : on peut comprendre que les citoyens montrent pour la politique ou leur présence dans les bureaux de vote, un désintérêt de plus en plus évident. Cela peut également expliquer que le pourcentage sorti des urnes soit parfois inférieur au total des oppositions battues.
En effet, si l’on se fie au nombre des « manques » énumérés quotidiennement par nos médias représentatifs, quelques-uns nous reviennent en boucle à l’esprit tant ils sont répétitifs : manque de sécurité, manque de masques, de médicaments, de médecins généralistes et de personnels hospitaliers, manque de conducteurs à la RATP ou de bus scolaire, manque d’essence, de semi-conducteurs, d’huile de tournesol, de palme, de moutarde de Dijon, manque de candidats pour les 300 000 postes à pourvoir dans l’industrie où l’artisanat, et même, pour ce qui concerne l’habillement, un manque de simples piqueuses en confection ou en couture… et j’en passe !
Tous ces « manques », qui jusqu’à présent ne semblaient pas poser de problèmes insolubles, prennent une telle ampleur et une telle actualité qu’ils perturbent et empêchent parfois le fonctionnement d’une société soi-disant moderne et équilibrée.
À l’occasion d’une interview sur une grande chaîne radio hexagonale, Mme Christiane Lambert, présidente de la Fédération Nationale des Syndicats Agricoles (FNSEA) citait le cas, dans sa région du Maine et Loire, du textile-habillement passé en 30 ans de 12 000 à 1200 emplois, montrant ainsi que la désertification rurale l’était aussi pour d’autres secteurs.
Alors, la restriction alimentaire devrait elle s’accompagner de restriction vestimentaire ? Cet exemple est incontestablement représentatif d’un « manque » ou de « manques » dont ceux qui vivent et travaillent dans les territoires se passeraient volontiers.
Souhaitons qu’une Madame Lambert sache se manifester aussi pour le textile-habillement à un moment où l’ensemble de notre personnel politique semble se rendre compte que le made in France reste une chance pour notre développement économique et qu’un français ayant faim et froid n’est pas aussi docile qu’un français repu et habillé.
JPV