Les travaux de rénovation de l’atelier de Le Minor sont réalisés sur une extension de 1977, à l’époque où l’entreprise embauchait 250 personnes.
Ce bâtiment est resté vide pendant plus de 20 ans, consécutivement à la crise de l’industrie textile en France, qui a provoqué une baisse d’effectifs massive. 50 salariés en 1987, 25 en 2018…
Avec le rachat en 2018, par Sylvain Flet et Jérôme Permingeat l’activité reprend.
Le CA est multiplié par 2 en 3 ans, plus de 50 embauches nettes pour remplacer les départs en retraite, et assumer la croissance : 62 personnes en 2022, et donc un besoin urgent de pousser les murs…
C’est 2 millions d’euros qui auront été investis pour la totalité des travaux sur 1 an.
« Nous avions surtout besoin d’apporter plus de confort au travail : les bâtiments n’avaient jamais été entretenus depuis leur construction. Le nouveau plateau sera lumineux et les bâtiments mieux isolés. En outre, l’organisation des postes de travail dans le nouvel atelier permettra une meilleure imbrication de nos différents métiers car Le Minor est une marque fabricante entièrement intégrée. Ainsi, les nouvelles implantations des ateliers de tricotage, de coupe, et de montage, permettent de fluidifier la production et d’augmenter la productivité. » déclare Sylvain Flet, co-directeur.
En plus d’une organisation plus intelligente des ateliers entre eux, et afin d’optimiser la productivité, l’installation du nouvel atelier est concomitant à des investissements dans l’atelier de coupe, seul épargné depuis près de 4 ans dans les investissements en machines.
En effet, si tout le parc machines de confection, avait été jusque-là renouvelé (et agrandi) et le parc machine de tricotage doublé, l’entreprise n’avait jusqu’ici pas encore investi dans les machines de coupe.
Or, le métier de la coupe est très spécifique chez Le Minor, car il s’agit de couper de la maille jersey (naturellement élastique) et la plupart du temps rayée (avec la contrainte de préparer le raccord de rayures de la confection).
La marque investit donc, grâce au programme France Relance dont ils sont lauréats, dans un outil moderne d’assistance à la coupe, afin de faciliter le travail de placement de rayures des équipes, et d’augmenter la qualité et la productivité.
En plus d’un nouvel atelier, les locaux vont accueillir un tout nouveau magasin d’usine, qui aura « pignon sur rue » puisqu’il vient occuper les quais de livraison de l’ancienne installation. Une adresse pour offrir enfin un écrin digne de ce nom aux collections de mailles précieuses.
Le magasin et ses abords accueillent un musée depuis juillet 2022, pour raconter 100 ans d’histoire et de savoir-faire, faire découvrir les métiers rares et spécifique de la bonneterie traditionnelle, mais aussi les personnages qui ont fait de Le Minor l’entreprise historique et authentique qu’elle est aujourd’hui.
Le Kabig signe son retour chez Le Minor
Kab signifie manteau en breton. Le kabig était appellé « kab an od », manteau de grèves ou « kab gwenn », manteau blanc. Le terme « kabig », petit manteau a été définitivement adopté dans la seconde moitié du XXe siècle pour désigner ce vêtement historique.
Le kabig est un court manteau à capuche, en drap de laine, possédant une poche ventrale et des cabillots (petite cheville en bois munie d’un cordage) en guise de boutons, comme sur les duffle-coats.
Le Kabig habillera des générations de bretons et « Le Kabig Le Minor » sera un emblème pour beaucoup.
Né dans le Finistère, sur le territoire restreint et isolé que constitue le Pays Pagan, le kabig était le costume de travail des goémoniers. Ces paysans marins, très pauvres, vivaient sur la côte et pêchaient ou ramassaient le goémon, les algues.
Dans les années 50, Le Minor le redessine pour en faire un vêtement iconique. Ce sera le premier vêtement qui portera la marque « Le Minor ».
Ce vêtement est le point de départ d’une histoire de mode qui verra les ateliers Le Minor travailler pour les plus grandes maisons de luxe, devenir une marque de mode globale. Avec un vestiaire complet pour hommes, femmes et enfants, ce qui permettra à la marque de réaliser 500 embauches, un réel tournant pour l’entreprise bretonne.
C’est la crise du textile dans les années 80 qui mettra un coup d’arrêt à la fabrication du Kabig.
40 plus tard, le Kabig renaît de ses cendres. Le Minor a ressorti les patronages en les modernisant légèrement. Et pour rester dans l’authenticité du produit, Le Minor collabore de nouveau avec le fournisseur historique de drap de laine, une entreprise française historique et intégrée comme elle.
O.R