Stratasys est venu à Première Vision présenter sa nouvelle imprimante 3D, la J850 TechStyle, qui permet d’imprimer directement sur tissu. En effet, ce constructeur d’imprimantes 3D, déjà bien implanté dans l’industrie aéronautique, l’automobile, le transport ferroviaire, et encore le secteur médical ou l’agroalimentaire, a décidé d’investir le monde de la mode, en visant le secteur du luxe.
Cette nouvelle machine donc permet de réaliser les décors aussi chatoyants qu’extraordinaires. Ce décor vient adhérer directement sur le support qu’il convient donc de choisir de façon avisée, car le décor fait corps avec le support. Toutes les matières conviennent, naturelles ou synthétiques, rigides ou stretch, (à l’exception des tissus traités hydrofuges, car tout est question d’absorption).
State par strate, la machine dépose le motif et la magie opère. Avec plus de 600 000 couleurs disponibles et sept matériaux possibles, on peut jouer sur les transparences, la souplesse, la brillance, les leurres optiques. L’aire maximum est de 30 sur 50 centimètres, et la hauteur de 5 centimètres. De quoi laisser libre cours à ses idées. Ainsi, Lana Dumitrou et Vlad Tenu ont imaginé une pseudo broderie dans le plus pur style Europe Centrale. En y regardant de près, chaque point est en fait une lettre (voir photo). Greta Oto et Travis Fitch ont, quant à eux, imprimé des demi-billes transparentes posées sur une première couche à plusieurs couleurs en subtils dégradés. Le motif est organisé sur le vêtement de façon à évoquer les ailes de papillon. La transparence et l’effet loupe font le reste, suivant l’orientation du regard, le dessin s’irise et bouge en captant la lumière. Evoquons encore le manteau de Karim Rachid qui a réalisé un décor sur le dos qui s’inscrit dans le prolongement de l’imprimé du tissu, sans être exactement de la même couleur, ni de la même forme : juste troublant !
Mais on n’en finirait pas de décrire tout ce qui était présenté ici. En dehors des fascinantes possibilités que cette technologie offre aux designers, il convient d’aborder la désormais incontournable question de l’éco-conception. Le constructeur traite et recycle les cartouches couleurs. Par ailleurs, il a été à l’initiative d’un programme pour amener dans l’impression 3D, l’usage du polyamide 11, qui est biosourcé, tout en travaillant sur la dégradabilité des plastiques.
En dehors de cela, en tant que technologie additive, l’impression 3D ne génère pas de déchet de matière. Par ailleurs, la flexibilité du processus permet de travailler à la demande, et localement. De quoi envisager sereinement l’usage de cette technologie : tout cela fait bonne impression !
F.F